Aujourd’hui c’est un article un peu personnel que je vais partager avec vous. J’ai envie de vous parler du métier de guide, un métier que j’ai choisi ou qui m’a choisi puisque déjà à l’âge de 15 ou 16 ans je faisais visiter ma ville à mes cousins ou aux amis de la famille qui venaient nous rendre visite à Toulon. Que j’ai choisi car j’ai quitté un poste de responsable Marketing ronronnant et pas si mal payé pour me lancer dans l’aventure de l’entreprenariat.

L’aventure ça ne m’a jamais fait peur, j’ai même déjà auparavant quitté une situation confortable pour aller refaire ma vie au bout du monde. Une aventure qui m’a appris que l’échec n’est pas un problème si l’on sait rebondir. J’aime en ce sens la phrase de Sir Winston Churchill : « Le succès c’est d’aller d’échec en échec avec le sourire. » Oui j’ai passé de sales quarts d’heures mais toujours avec le sourire. Il m’arrive encore aujourd’hui de me lever sans envie, en me demandant ce que je fous là et pourquoi je me suis embarqué dans cette galère. Mais ça ne dure pas longtemps car je fais le métier que j’aime et que j’ai choisi et je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde.

Si j’ai choisi ce métier, ce n’est pas parce que j’adore l’Histoire comme le croit beaucoup de monde mais parce que j’aime l’humain, les histoires, l’architecture et surtout le partage. Car comme le dit si bien Socrate « La connaissance est la seule chose qui s’accroit lorsqu’on la partage. » Par exemple, je déteste l’histoire jusqu’à la révolution française. Je suis très mauvais pour retenir des dates, classer les rois de France m’est quasiment impossible… Par contre, j’aime l’urbanisme, l’histoire de l’Art et l’architecture qui viennent rythmer mes visites.

Le métier de guide conférencier est un métier merveilleux mais il n’est pas assez rémunérateur au regard de la somme de connaissances et de travail personnel qu’il demande. En tant qu’indépendant, je ne compte pas mes heures et me faire connaître est un travail à temps complet. Site internet, réseaux sociaux, mails, rencontres sont chronophages mais sont nécessaires voire même indispensables car le savoir-faire n’est rien sans le faire-savoir…

Ce métier que je pratique avec rigueur, passion et sérieux sans me prendre au sérieux depuis bientôt huit ans est hélas encore aujourd’hui mal connu et considéré par beaucoup comme un sous métier. Il n’est pas rare que j’ai lors de visites des questions qui témoignent du peu de considération que peut avoir ce métier dans la société. Ainsi, on me demande souvent si je suis étudiant, quel métier je fais à côté ou bien encore si j’arrive à en vivre avec une moue qui découragerait les plus courageux des optimistes. Au-delà du caractère malpoli de ces questions, cela montre que le sérieux de la fonction n’est pas reconnu. Ces mêmes personnes demanderaient elles à leur médecin s’il gagne sa vie ? J’en doute. Mais rassurez-vous je ne suis pas masochiste, si je ne gagnais pas ma vie, si je n’aimais pas ce que je fais, j’aurais arrêté depuis bien longtemps.

Toutefois je dois mettre un bémol à tout ça car ces questions me viennent souvent de personnes d’un certain âge. Je reçois aussi d’autre part beaucoup de demandes de renseignements de personnes qui aimeraient faire mon métier. Certains me disent qu’ils aimeraient faire ça comme un boulot d’été : « Il n’existe pas une formation rapide pour faire ça deux mois avant la reprise des cours ? » Mais la majorité est intéressée par le métier de guide et l’obtention de la carte de guide-conférencier qui s’obtient après une Licence Professionnelle à l’université, la plus proche étant à Nice. Ainsi, je vois de plus en plus une nouvelle génération arriver et je suis heureux de voir que la relève est assurée même si je ne compte pas encore laisser la place.

Frédéric Paul